La dure vie du marathonien

Pas simple de devenir marathonien, ça ne s'improvise pas. Il faut souvent s'astreindre à une préparation de longue haleine. Sérieux et rigoureux, le coureur ne laisse rien au hasard. Un marathon commence bien avant le jour J. C'est une course de plusieurs mois qui prend une place importante dans la vie quotidienne de celui qui se donne les moyens de réussir. 

Au commencement, il s'agit de définir l'objectif :

Trouver LA course ! Pas simple, pas simple. On épluche les forums à la recherche d'avis pertinents. On ingurgite 5 comptes-rendus à l'heure, on détaille les tracés et les profils de chaque parcours à la recherche de celui qui sera le plus favorable. Ni trop tôt (trop froid), ni trop tard (trop chaud) dans la saison pour bénéficier des conditions idéales. Une fois la décision prise et l'inscription validée il est temps de passer à l'étape cruciale.

Le choix DU plan d'entraînement : 

Difficile décision qui peut prendre plusieurs jours, voir quelques semaines pour les plus indécis. Internet regorge de plans miraculeux plus ou moins farfelus et il n'est pas simple de trouver celui qui vous mènera à l'objectif sans vous mettre sur les genoux avant même le départ de la course. Une fois le plan choisi, place aux choses sérieuses...

C'est parti pour 8 semaines de VMA, d'AS42, d'endurance et de PPG :

Courir ! Ça reste le meilleur moyen de se préparer. Les semaines avancent et le plan est suivi à la lettre. Bien souvent plus vite que ce qui est demandé d'ailleurs... Qu'il vente, qu'il neige ou qu'il pleuve, rien n'arrête un marathonien motivé. Quel bonheur de se lever à 6h du matin pour effectuer une séance de 12 fois 400 mètres à la frontale. On se sent pousser des ailes et on en vient même à espérer un chrono plus flatteur que prévu. 

La course de préparation :

Celle-là on va la faire tranquille, en père peinard, à l allure marathon. Mon oeil ! (Autant faire le tour du lac derrière la maison de retraite).

Tout à fond, pour faire une performance et emmagasiner de la confiance. Contrat rempli, les jambes répondent bien. Les voyants sont au vert, c'est certain, le chrono va tomber sur le marathon. 

Fin du plan :

Le temps se gâte. Complément cuit, crevé avec des pulsations cardiaques bien plus hautes qu'à l'habitude. On se dit que c'est normal et que les quelques jours de repos relatifs vont arranger les choses. Il faudra quand même penser à changer de plan d'entrainement pour le prochain ... 

J-15 : On arrête de boire de l'alcool. On refuse les invitations chez les amis, on entre dans une bulle. Le marathonien en phase d'affûtage deviendrait-t-il associable ? 

J-10 : On s'écoute sûrement déjà un peu trop. On vit marathon, on dort marathon, on pense marathon et surtout on parle marathon (trop aux dires de certains). 

J-7 : On dévient paranoïaque et hypocondriaque. Fuir la maladie ou la blessure devient obsessionnel. 

J-6 : On supprime les glucides ( on a lu que les pros faisaient comme ça). L'enfer du régime dissocié suédois commence ... Ca revient à essayer de rouler avec une voiture en panne sèche. 

J-3 : On remange des glucides. Des pâtes, du pain, du riz, tout y passe. Ouf il était temps, ça apaise un peu la nervosité ambiante. 

J-1 : Sortie courte pour tester les sensations. Ça va pas, les jambes sont lourdes, demain ce sera dur.. Préparation des tenues, (short ? cuissard ? manches courtes ? manches longues ?) vérification de la météo sur 5 sites différents, on ne sait jamais ! On fait un gâteau en mélangeant de la poudre avec de l'eau, un délice ! 

Jour J : Pas besoin de réveil, debout 5 heures avant la course, petit déjeuner avalé difficilement. Vérification du matériel pour la 12ème fois. On tourne en rond. Finalement on arrive sur place avec 2 heures d'avance. Il faisait plus chaud à la maison ... 

Voilà, on y est, depuis le temps qu'on y pense, qu'on le rêve, qu'on le visualise. 

Place à la fête, place au marathon !