jeudi 13 septembre 2012

La Ronde des Bualas 2012


Dimanche dernier, j’ai participé à mon premier trail court, la ronde des Bualas, 26 km pour 2000 mètres de dénivelé positif. Je n’ai pas forcement choisi la facilité. Je voulais gouter aux joies du trail et pour ça j’ai choisi les montagnes des Pyrénées. Niveau découverte, on peut dire que j’ai été servi !





Rdv est donné à la station d’Hautacam ou sera jugée l’arrivée pour le retrait des dossards à 9h. La longue ascension en voiture jusqu’à la station contribue à faire monter la pression. Dire que tout à l’heure c’est du pied de ces montagnes géantes qu’il va falloir s’élancer. En tant que nantais, le seul dénivelé auquel je dois faire face habituellement, c’est celui des ponts qui franchissent la Loire. Autant dire, rien du tout. Certes l’été m’aura permis de gouter aux joies de la montagne, le Limousin, l’ascension du Sancy, le Vercors et quelques sorties autour de Chamonix., cependant tout ça n’aura pas réussi à me rassurer sur ma condition et sur le fait de pouvoir franchir la ligne d’arrivée sain et sauf.

Une fois le dossard retiré, il est temps de redescendre dans la vallée afin de rejoindre la ligne de départ. L’organisation a mis en place un service de navettes mais je décide de redescendre par mes propres moyens avec ma compagne.
Pour la petite histoire, l’organisation a pris la liberté de rallonger le parcours quelques jours avant la course. Au moment de mon inscription, il s’agissait de parcourir 20 km pour 1500m D+. On peut quand même dire que ça change la donne, surtout pour un néophyte comme moi.

Le départ est donné à 10h du Donjon des Aigles à Beaucens. Il fait déjà très chaud, ça risque de compliquer encore un peu plus la course.

Ca part vite, très vite même, je décide donc de calmer le jeu ne sachant pas à quelle sauce je vais être mangé.
Après 2 km de montée (200D+), je suis bien heureux de pouvoir récupérer un peu. Ca descend, ça fait du bien, mais du coup, tout reste à refaire. On se retrouve à la même altitude qu’au départ (526 mètres).
L’accalmie est de courte durée, il va falloir grimper, la pente est souvent raide (250D+ sur le 6ème km).

Premier ravitaillement, j’avale un verre de coca et un quartier d’orange. Suivent 2 km à plat sur une corniche avec une vue magnifique sur la vallée.

Les choses se compliquent une nouvelle fois (si, si, c’est possible) à l’entame du 11ème km.
700 mètres de dénivelé positif en moins de 3 km. C’est bien simple, j’ai l’impression de m’être aligné sur un Km vertical ! J’essaie de monter tranquillement et régulièrement pour ne pas me griller mais les cuisses vont en prendre un sacré coup !


Le spectacle une fois en haut est magnifique, les paysages sont somptueux. En plus c’est la première fois que j’ai la joie de courir sur une crête. Je m’efforce de regarder ou je pose les pieds car une chute à cet endroit pourrait s’avérer dramatique. Cependant, je ne peux m’empêcher d’admirer la vue qui s’offre à moi. Rien que pour ça je ne regrette pas d’avoir pris le départ. J’ai souffert pour arriver ici, et je vais surement souffrir encore plus pour rallier l’arrivée mais ça vaut vraiment le coup.


A ce moment là, un bénévole m’annonce que je viens de faire le plus dur et que je viens d’avaler les ¾ du dénivelé. Je suis suffisamment lucide pour faire un rapide calcul : il me reste donc encore 500m à gravir. Rien n’est gagné, je vais encore souffrir surtout qu’il reste encore 13 km à parcourir.

Nouveau ravitaillement, j’en profite pour faire le plein de ma poche à eau qui est à sec. J’avale quelques raisins, une tranche de gâteau et un morceau d’orange.
Après avoir rechargé les batteries, me voilà reparti. J’enchaine une succession de faux plats montants et descendants. Il faut rester vigilant sur les appuis car le chemin est jonché de pierres.

Il me reste maintenant 8 km avant la délivrance. Après un bon km de montée, je croise une bénévole qui m’assure que maintenant ça descend jusqu’à l’arrivée. Je me lance donc la fleur au fusil dans un faux plat descendant. Au loin, en levant la tête j’aperçois quelques coureurs qui me devancent. Cette gentille bénévole m’aurait-elle menti ? En voyant ma tête elle n’a surement pas osé m’annoncer qu’il restait une dernière difficulté. Et quelle difficulté ! A ce moment la je suis au fond du gouffre, le moral en berne. A cet endroit il n’y a même pas de chemin, le marquage du parcours nous fait monter à travers la montagne, les pieds dans 20 cm de végétation. En y repensant, j’ai l’impression que ce moment à duré une éternité, et pourtant en regardant la trace GPS, ce fut bien plus court.



1941 mètres d’altitude, le point culminant de la course, Je reprends mon souffle avant de me lancer dans une descente vertigineuse. Je ne suis plus très lucide, mais suffisamment pour me rendre compte que je ne suis plus en pleine possession de mes moyens et qu’il va falloir y aller tranquillement.


A peine 2 minutes que je descends et c’est la chute. La pente est raide, le tracé sur l’herbe aura eu raison de mon équilibre. Je reste un moment à terre, l’épaule douloureuse. J’ai cru un moment ne pas repartir ne pouvant plus bouger le bras. Après un moment dans l’herbe je finis par me relever. Finalement, plus de peur que de mal. Je repars, redoublant de vigilance.


A l’entrainement, j’adore descendre, je trouve ça grisant, je saute, je virevolte, je joue avec le terrain, mais après plus de 20 km d’ascension, c’est une toute autre histoire. Les cuisses sont douloureuses, les appuis hésitants, le cerveau tourne au ralenti et la lecture du terrain devient aléatoire. Je décide donc de temporiser, de prendre mon temps pour arriver entier. De toute façon l’objectif était de finir, le chrono importe peu. Quelques petits faux plats montants entrecoupant la descente m’obligent à marcher.

J’aperçois enfin l’arrivée du haut de la piste de ski qu’il me reste à dévaler pour franchir la ligne. Dans un dernier sursaut (et pour faire bonne figure) je me lance droit dans la pente oubliant un instant mes cuisses douloureuses et les ampoules qui me font souffrir le martyr depuis quelques kilomètres.
Je franchis la ligne en 4h25, fier et heureux d’avoir vaincu les 26 km et 2000m D+ de la Ronde des Bualas.

2 commentaires :

  1. Ça n'a pas semble facile ce trail mais tu es passé au travers. Bravo!

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  2. Salut amical des Pyrénées où tu sembles avoir apprécié les perspectives et le relief ;-)merci pour ton post sur mon blog et à bientôt pour un bon trail musclé dans nos inépuisables montagnes

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